La force du nombre


               

« Capable d'une écriture musclée et décapante, Pauline Gélinas établit dans La force du nombre un audacieux parallèle entre l'ancienne obligation faite aux familles québécoises de procréer à l'infini et la pression exercée sur les Palestiniennes pour qu'elles compensent à coups d'enfantements les morts causés par Israël.
Âmes tièdes, s'abstenir. »

      — Laurent Laplante, magazine littéraire Nuit blanche

Québec de naguère et Palestine d'aujourd'hui : une quête identique.

Partie à la recherche d'une réponse à la question qui a piégé mon enfance, je me suis rendue dans les camps de réfugiés de la bande de Gaza en 2002.

J'ai vu de quoi sont faits les sentiers de désespoirs qu'empruntent les kamikazes palestiniens qui, comme mon père, choisissent la route du pire pour résoudre l'incapacité de nourrir leurs trâlées d'enfants, nés expressément pour répondre à la quête du nombre.

Dans cette quête du plus grand nombre, des vies se trouvent piétinées. Des vies de fillettes surtout...

Un matin, dans un des camps de réfugiés de Gaza, je me suis retrouvée entourée de mères, volontaires pour répondre à mes questions.

L'une d'elle avait un enfant sur ses genoux, son 13e. À ma question : « Pourquoi 13? », elle a répondu : « Parce que c'est mon premier garçon. »

J'ai alors senti un poignard me lacérer le cœur, mon cœur de fille.

La force du nombre
Lanctôt Éditeur
2003
287 pages

* L’illustration de la couverture (cliquez sur l'image pour la pleine grandeur) est une œuvre de l’artiste multidisciplinaire Lino. Cette peinture révèle que c’est souvent celui qui blesse qui souffre le plus...

 

La force du nombre